Nous montons nous acclimater. Nous passerons une nuit ensemble vers 4800m et le lendemain Jean et Blutch vont monter la rampe de neige qui mène à un replat de séracs vers 6000m. Il pleut quand nous atteignons le bivouac. Mais le soleil chasse un moment les nuages qui se réfugient dans la vallée. La face se dévoile immense et belle. En contrebas, le glacier gris ciselé de glace déchirée bleue et blanche gronde en permanence, il bouge. La tente est montée sur un plat terrassé au piolet au pied d’une falaise et au dessus d’une pente qui plonge directement vers les craquements quelque peu lugubres du glacier. On lève la tête et la face nous apparaît, adoucie par la lumière calme des derniers rayons, c’est la première fois depuis notre arrivée que la soleil se couche sur l’Annapurna!
Sébastien Devrient